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Page:Anglas de Praviel - Scènes d’un naufrage ou La Méduse.djvu/111

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M. Schemaltz, d’après ce refus, fut obligé de prendre des mesures pour attendre de nouveaux ordres du gouvernement français. Il lui fut signifié de faire partir sans retard, pour le Cap-Vert, tous les naufragés qui se trouvaient au Sénégal.

Il fallut expédier un navire en France, afin d’obtenir des secours et de nouveaux ordres. D’après les difficultés survenues de la part du gouverneur anglais ; la corvette l’Écho fut désignée.

Elle met à la voile le 20 juillet, ayant à son bord trois officiers de marine de la Méduse, le chirurgien-major, l’agent comptable, trois élèves de marine, M. Savigny et cinquante-trois naufragés.

Nous pensons que le gouverneur anglais obéit à la politique coutumière de son gouvernement, qui s’est toujours fait un principe très-fidèlement suivi de ne pas se dessaisir.

Le naufrage de la Méduse, favorisait parfaitement le dessein du gouverneur anglais ; car l’arrivée d’une expédition, dont la principale voile n’existait plus, ne pouvait que produire une sensation agréable au chef britannique ; mais ce qui ne peut se comprendre, c’est qu’il ait exigé que les troupes françaises fussent éloignées de la colonie.

Quelles étaient ces troupes ? Des malheureux exténués par de longues fatigues et les privations qu’ils avaient eu à supporter et presque tous sans armes. Cette mesure força le gouverneur Schemaltz de former un camp sur la presqu’île du Cap-Vert ; jusqu’à