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Page:Anglas de Praviel - Scènes d’un naufrage ou La Méduse.djvu/112

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ce qu’il eut reçu de nouvelles instructions du gouvernement français.

Notre gouverneur de suite arrivé au Sénégal, et avant de se rendre à Gorée pour organiser le camp de Daccard, s’empressa d’envoyer un navire à bord de la Méduse pour secourir les hommes qui étaient restés à bord, y chercher une somme de 100, 000 fr. apportée pour les besoins de la colonie, ainsi que des provisions qui s’y trouvaient et dont manquait, pour ainsi dire, le reste de l’expédition..

M. Schemaîtz fréta la goélette de MM. Durécu et Potin, dont il donna le commandement à M. Reynaud, lieutenant en pied de la Méduse, l’équipage se composait de quelques marins de la frégate et de plongeurs noirs ; elle partit du Sénégal le 26 juillet. Ayant éprouvé des vents contraires, elle rentra à Saint-Louis, après avoir inutilement lutté huit jours pour se rendre à bord de la Méduse.

On approvisionna cette goélette pour vingt-un jours de vivres ; elle reprit sur-le-champ la mer. Ayant éprouvé au large un fort coup de vent, les voiles furent presque détruites, il fallut rentrer dans le port après quinze jours de navigation. Dix jours furent employés à refaire une nouvelle voilure. Tous ces incidents furent cause que l’on ne put rejoindre les débris de la Méduse que cinquante-deux jours après son abandon.

Des dix-sept hommes qui étaient restés à bord de la frégate,