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Page:Anonyme - Florence de Rome, tome 1.djvu/211

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ROMAN DE FLORENCE DE ROME


Ne battaille esmouvoir ne me gent essillier,
Je vous ay en couvent et vous voeil fianchier
2260Que ja mais n’y aréz de le mort recouvrier,
Ains vous feray morir a loy de saudoiier :
Le thieste vous feray par devant moy trenchier,
Vous m’en poés bien croire sans faire replegier.
— Sires », dist Esmeréz, « che fait a ottroiier,
2265Car je vous dy pour vray et vous voeil tiesmoingnier
Qu’a le seconde fois n’oseroie proiier. »


LXXIV[1]

« Esmeréz », dist Gharssille, « oiiés c’on vous dira :
Bien em poéz raler et tous cheux qui sont cha ;
Tout pour l’amour de vous cascuns s’en partira.
2270Mais gardéz vous de moy, ne revenéz plus cha !
— Sires », dist Esmeréz, « mon corps s’en gardera
Au mieus que je polray, ne vous en doubtéz ja.
Mais faittes unne chose que mon corps vous dira :
Laissiés ceste grant gherre, trop lonc tamps duret a ;
2275Raléz vous ent en Griesse, le paiis par dela,
Et si laissiés Flourence, oncques ne vous ama.
Et se vous di pour vray : ja bien ne vous fera,
Se faittes grant folie, par Dieu qui tout crea,
Que maugré li voléz qu’elle viengne a vous cha.
2280Fenme c’on prent a force, fort a faire y ara,
S’elle fait ja nul bien a celui qui l’ara ;
Quant par amours est prise, asséz affaire y a,
S’elle se preuve bien, vous le savéz piech’a.
Vous yestes mais trop vieus, point ne vous amera. »


LXXV

2285Quant Gharssilles oÿ Esmeret le vaillant,
Se li a respondu haultement en oyant :
« Esmeréz », dist li rois, « li coers me va disant

    2260 recouurer

  1. 2274 grande.