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Page:Anonyme - Macaire, chanson de geste.djvu/47

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Préface.

La date du règne de Charles V mise en avant par Jean de la Taille se retrouve dans tous les récits postérieurs, et d’abord dans celui que renferme le Vray et ancien Usage des duels, par le sieur d’Audiguier, lequel m’a tout l’air de copier son devancier, comme ce seul titre le donne à croire : Duel d’un levrier d’attache contre un archer des gardes de Charles V, dit le Sage[1]. Levrier d’attache, archer des gardes, sont des désignations empruntées à Jean de la Taille. Mais voici qui appartient en propre au sieur d’Audiguier : L’histoire dit qu’il (l’archer) fut puny, mais elle ne dit point de quelle mort, ny pourquoy, ny de quelle façon il avoit tué son amy. Si ce chien eust esté grec, au temps qu’Athenes estoit en son lustre, il eust esté nourry aux despens du public, son nom seroit dans l’histoire, et son corps ensevely avec plus de raison et de merite que celuy de Xantipus.

Parmi les nombreux ouvrages sur le duel que nous ont légués les XVIe et XVIIe siècles, l’un des plus importants est le plaidoyer de Claude Expilly sur l’édit des duels de 1609. L’auteur, qui d’avocat devint président au parlement de Grenoble, et compte en même temps au nombre des grammairiens qui tentèrent de réformer l’orthographe française, a raconté à son tour le duel du chien d’Aubri contre le meurtrier de son maître[2]. Il n’en connaît pas de plus mémorable, dit-il, et on le croit sans peine : Le duel qui avint du tams du roy Charles V et an sa presance antre le chevalier Macaire et le levrier d’Aubry de Mondidier

  1. Paris, 1617, in-8o, p. 363–367.
  2. Voyez ce récit, Appendice, VII, p. 323-324. Il offre un spécimen de l’orthographe d’Expilly.