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Page:Anonyme - Macaire, chanson de geste.djvu/529

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Notes.

P. 7, v. 18 :

Par droite force et avoir sa moillier.

Par droite force, locution qui revient souvent dans les poëmes du moyen âge, et où le mot droite n’indique nullement que l’emploi de la force fût légitime :

En Rome n’a capele ne mostier
Ne soient ars, fendu et peçoié ;
Par droite force i sont entré paien.

(Ogier, t. I, p. 8.)


Il faut comprendre comme s’il y avait droit par force, tout droit par force.

Avoir sa moillier se retrouve ailleurs :

Li fel Lambers qui vot avoir m’oissor.

(Auberi le Bourguignon, ms. fr. 859, fol. 163 v°, col. 2.)

P. 7, v. 21 :

O mainte dame por son cors deporter.

C’est-à-dire pour se divertir. Son cors ne signifie rien de plus que se. Mes cors, tes cors, ses cors, ne sont le plus souvent que des locutions pronominales, d’un emploi très-fréquent au moyen âge. Dans quelques cas, cependant, mes cors, lorsqu’il n’est pas seul, renforce le pronom au lieu de le remplacer : Je méismes mes cors signifie : moi-même en personne.

A cort s’en vait por son cors deporter.

(Gaydon, p. 12.)

Voyez des exemples analogues dans Huon de Bordeaux, p. 72, 95, 114, etc., etc.

P. 7, v. 22 : Vieler. Le texte de Venise porte violer, mais c’est une forme tirée de viola, et chez nous il ne paraît pas que viole soit de toute ancienneté. C’est viele qui était en usage au XIIIe siècle avec son dérivé vieler.

Vieler font .i. cortois jougléor.

(Auberi le Bourguignon, ms. La Val. 40, fol. 32 v°, col. 2.)