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Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v3.djvu/112

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actes, de toucher à la hache du bourreau, cette hache lui inspirait du dégoût et de l’horreur.

Son propre sang fut donc le seul qu’il versa sans pitié, qu’il vit couler sans faiblesse. Il ne savait, il ne pouvait être que héros.

Il y eut pourtant dans Paris, vers la fin, des hommes qui firent fusiller l’archévêque de Paris, des sergents de ville, des gendarmes, des prêtres. Il y eut des hommes qui mirent le feu aux finances, à la préfecture de police, qui transformèrent la capitale en un véritable charnier, où des êtres sans défense, à la lueur des incendies, recevaient la mort, non du combattant qui succombe dans la bataille, mais du mouton qu’on égorge à l’abattoir.

Ces hommes sont les Versaillais ! Ils portent sept cents noms, et M. Thiers était à leur tête !

Ce sont eux qui ont tué Chaudey, qui ont tué l’archevêque, brûlé Paris.

Sur eux, sur eux seuls, doit retomber la responsabilité de ces soixante-quatre cadavres ajoutés aux trente mille qui jonchaient les rues, emplissaient les carrefours, se dressaient comme des murailles le long des boulevards !

Il n’y a jamais eu de pétroleuses, mais s’il y en avait eu, ce seraient eux également qui auraient versé le pétrole dans leurs bidons fantastiques, et conduit leur main incendiaire.

Le véritable criminel n’est-il pas celui qui rend le crime inévitable ?

Le véritable assassin n’est-il pas celui qui met le poignard dans la main de l’homme qu’il a rendu fou de colère ou de désespoir ?

Comment, vous enfermez un peuple dans l’enceinte d’une ville close, où toutes les issues sont