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les conseils. Ils réunissent à eux deux ce qu’un homme à lui seul ne saurait posséder que difficilement : une âme de feu, un esprit froid.

« Hagdebert, dit Clovis en le voyant paraître, je viens d’avoir un entretien secret avec l’un des prélats de la Gaule. — Quel en était l’objet ? — Son culte. Mais, je dois l’avouer, il a moins cherché à faire de moi un disciple de son dieu, qu’un législateur de sa nation. — Cela devait être. La religion, pour un homme isolé, n’est qu’une affaire entre lui et le ciel ; mais quand cet homme est chef d’empire, la religion alors est une affaire entre son peuple et lui. — Que faut-il faire ? — Se rendre. — Tu m’en diras la raison. — Sans hésiter. Je vais te montrer le côté politique de cette grande question dont le prélat t’a fait voir le côté social. Depuis long-temps je la médite, je serai bref ; la parole du soldat est comme son glaive : elle doit frapper vite et fort.

« Quel a été le but de notre expédition dans les Gaules ? non sans doute de les traverser d’un pas plus ou moins rapide, de piller, de ravager, de donner de l’or et des