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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/263

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précieuses comme doivent l’être à nos généraux les bulletins de la grande armée.

— Oui, oui, je vous pardonne cet orgueil ; je vous prierai même d’en avoir un peu plus. On est souvent tenté de vous rappeler que vous êtes Talma.

— Je ne veux pas ici feindre la modestie. Diderot a dit d’une manière piquante : « Entre un homme vain et un homme modeste, la seule différence, c’est que l’un est indiscret et que l’autre ne l’est pas. » Franchement, si je m’apprécie trop peu, c’est que mon art, quoique bien beau, est pourtant peu de chose ; il n’est, à vrai dire, qu’un bruit de paroles.

— Ne vous a-t-il pas fait un nom destiné à vous survivre ?

— Et quand cela serait ! qu’est-ce qu’un nom qui n’emporte pas avec lui chez la postérité l’ouvrage auquel il doit sa renommée ? On m’admirera, j’ai besoin de le croire, mais sur la foi d’autrui, ou plutôt on saura que