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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/354

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Ce fut alors qu’Othon mit à la tête du crime qu’il méditait Onomastus, l’un de ses affranchis, qui lui amena Barbius Proculus et Veturius, l’un tesseraire, l’autre option des gardes. Lorsque, par divers entretiens, il les eut reconnus pleins de zèle et d’audace, il les combla de présens, de promesses, et leur compta de l’or pour acheter des complices. Deux soldats entreprirent de donner l’empire, et le donnèrent. Un petit nombre fut initié aux mystères du complot. Quant au reste, on employa mille artifices pour les agiter : les chefs, en les alarmant sur les bienfaits de Nymphidius qui les rendaient suspects ; les soldats, en exploitant leur dépit et leurs regrets d’être toujours frustrés des gratifications militaires tant de fois promises. Quelques uns s’enflammaient au souvenir de Néron, qui leur rappelait l’ancienne licence ; mais tous étaient travaillés par la crainte de voir la garde prétorienne frappée dans ses privilèges.