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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/355

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La contagion gagna les légions et les auxiliaires, émus déjà par la nouvelle que l’armée de Germanie chancelait dans sa fidélité. Le complot était si bien ourdi, si bien favorisé par ceux même qui n’y trempaient pas, que, la veille des ides[1], en revenant de souper, Othon aurait été enlevé sans la crainte des méprises nocturnes, sans les postes militaires épars dans toute la ville, et sans la difficulté de s’entendre à travers les vapeurs du vin. Ce ne fut point l’amour de la patrie qu’ils s’apprêtaient à souiller du meurtre de son chef qui les retint, mais la peur que, dans les ténèbres, quelque autre ne fût pris par les soldats de l’armée de Pannonie ou de Germanie pour Othon que la plupart ne connaissaient pas. La conspiration sortait pour ainsi dire par tous les pores de la république. Les indices ne manquaient pas, mais les conjurés les étouffèrent. Quelques bruits arrivèrent jusqu’à l’empereur, mais le préfet Lacon les discrédita. Mal informé de l’esprit du soldat,

  1. 12 janvier.