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Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/209

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la colonisation française, et n’étaient suivies plus constamment et plus gravement encore par d’autres nations, si l’hypocrisie des gouvernements n’était pas générale, érigée en quelque sorte en système. En dehors de la France, quelles sont les nations colonisatrices ? Ce sont : l’Angleterre, les États-Unis. Ce fut l’Allemagne.

Si l’Angleterre se voilait le visage, à l’aspect de certains de nos faits et gestes coloniaux, comme il serait facile d’arracher ce voile et de la regarder en face, de lui rappeler l’Inde et ses famines, la répression féroce de l’agitation Gandhiste, la façon dont elle traite l’Égypte, la haine que lui ont vouée les noirs d’Afrique, la révolte actuelle de l’Ouest Africain ex-allemand, etc., etc…

Humanitaire, l’Angleterre presbytérienne l’est, c’est entendu. Elle fondait une association protectrice des noirs du Congo, mais laissait crever l’Inde de misère. Ses missionnaires prêchent l’émancipation des noirs… chez les autres.

Si les États-Unis s’indignent, nous en appellerons aux Philippines et aux habitants d’Haïti, aux noirs même, citoyens des libres États-Unis. Ce que j’ai voulu, c’est rappeler les races civilisées,) qui se disent supérieures, à leur devoir de justice et d’humanité à l’égard de leurs frères considérés comme inférieurs, parce que non parvenus au même degré de progrès matériel.

Ce livre n’a pas d’autre but que celui de dresser l’opinion contre des pratiques aussi dangereuses pour nos intérêts que honteuses pour notre renom.

Pratiques honteuses, parce qu’en opposition absolue avec les programmes affichés ; dangereuses parce qu’elles éloignent de nous les indigènes, pourtant indispensables collaborateurs dans la