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Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/42

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comme dans le sud vers Fort-Dauphin, la tempête génératrice de la conflagration générale.

Dès que Befanhoa connut l’affaire d’Amparihy, il se jeta, brûlant ses vaisseaux, sur Alfonsi à Begogo, voulant par ce haut fait entraîner tous les indigènes dans la révolte contre le vazaha oppresseur. Son coup fait, il se répandit dans la région, comme la bande de Kotavy le faisait au sud, disant aux indigènes : « Vous serez tous tués, que vous soyez fahavalos ou non. Les blancs vont tout massacrer, fahavalos ou non. Souvenez-vous en. Il vaut mieux être avec nous. Venez. »

L’entrée en campagne de Befanhoa fut déterminée par les événements d’Amparihy, et l’autorité française voulut en voir la cause dans une entente de Befanhoa avec Kotavy.

Or jamais il n’y eut entre ces deux hommes aucun rapport direct ; ils ne se virent, ne s’entretinrent jamais. Les causes latentes, qui avaient lancé Kotavy et les siens dans la révolte ouverte, furent mises en action par le meurtre de Vinay et surtout par l’écrasement de Baguet, mais elles opéraient sourdement depuis longtemps sur les populations de la région de Midongy ; les affaires d’Amparihy firent exploser l’insurrection de Befanhoa, mais il n’y eut aucun accord entre Kotavy et Befanhoa.

Laissons un instant le théâtre de Begogo et revenons à la troupe de Kotavy, après l’assassinat de Choppy à Manambondrono.

Les insurgés avaient, en quittant Amparihy, le