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Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/123

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bouche, voilà ce qui souille l’homme[1]. Alors ses disciples venant à lui, lui dirent : Savez-vous que les Pharisiens, entendant cette parole, se sont scandalisés ? Mais il leur répondit : Toute plante[2] que n’a point plantée mon Père céleste, sera arrachée. Laissez-les ; ce sont des aveugles, conducteurs d’aveugles. Or, si un aveugle conduit un aveugle, ils tomberont tous deux dans la fosse. Pierre, prenant la parole, lui dit : Expliquez-nous cette parabole[3]. Jésus répondit : Êtes-vous encore, vous aussi, sans intelligence ? Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans la bouche va au ventre, et est rejeté au lieu secret ? Mais ce qui sort de la bouche vient du cœur, et c’est là ce qui souille l’homme. Car du cœur sortent les mauvaises pensées, les homicides, les adultères, les fornications, les vols, les faux témoignages, les blasphèmes[4]. Voilà ce qui souille l’homme ; mais manger sans avoir lavé ses mains, ne souille point l’homme.

21 Jésus, étant parti de ce lieu, se retira du côté de Tyr et de Sidon. Et voilà qu’une femme chananéenne[5], qui venait de ces contrées, se mit à crier à haute voix : Ayez pitié de moi[6], Seigneur, fils de

  1. Jésus-Christ, dans ce passage, ainsi qu’il a coutume de le faire, rappelle les Pharisiens aux dispositions intérieures, comme étant le point essentiel, sans pour cela représenter comme superflues les pratiques extérieures, quand elles sont prescrites par Dieu, ou par la puissance établie de Dieu, par exemple, le jeûne et l’abstinence.
  2. Toute plante, les Pharisiens et leur doctrine.
  3. Ce discours (vers. 11) obscur et énigmatique.
  4. Le mot grec correspondant signifie litt. paroles mauvaises, et s’entend aussi bien de celles qui sont injurieuses à Dieu, que de celles qui blessent l’honneur du prochain
  5. Païenne. Les habitants de Tyr et de Sidon, appelés depuis Phéniciens par les Grecs, descendaient des Chananéens. Allioli.
  6. Cette femme ne dit pas : Seigneur, ayez pitié de ma fille. Ayez, dit-elle, pitié de moi. Mais si elle veut qu’on ait pitié d’elle, qu’elle parle donc de ses maux. Non, je