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Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/18

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ne forment pas même une phrase complète. Qui ne comprend, qui n’a expérimenté combien cette disposition typographique est nuisible, non-seulement à l’intérêt, mais à l’intelligence même de l’Évangile ? La division par versets, nécessaire pour les citations et les renvois, fut introduite au xvie siècle par Robert Estienne, et depuis elle a reçu droit de cité dans l’Église. Nous devions donc la conserver ; mais c’est à la marge, non dans le texte, que nous l’avons marquée. De cette manière, rien n’interrompt la lecture ; comme dans les livres ordinaires, tout ce qui se rapporte à un récit, à une parabole, à une situation distincte forme un alinéa : la typographie ne sépare plus ce qu’unissait la logique.

La polémique et la controverse sont exclues de cet ouvrage. « La lecture du texte sacré, dit M. Wallon, a une force qu’il n’est donné à aucun argument d’avoir : elle triomphe sans blesser, elle calme les esprits échauffés à la querelle. » Après, les vives disputes excitées par la Vie de Jésus, les Quatre Évangiles offriront le remède, l’apaisement des esprits, la consolation des âmes croyantes, l’affermissement dans la foi des âmes ébranlées par le doute, et peut-être le retour de celles qui ne croient plus. Ici nul arrangement artificiel des faits, nulle confusion des dates, nulle explication forcée, nul rapprochement arbitraire ou perfide, nul mirage de style : c’est la vérité simple