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Page:Aulnoy - Contes des fées, 1868.djvu/310

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LE PRINCE LUTIN

creusée en coquille. Elle avait un air enfantin et charmant, et souriait à ses filles d’honneur qui s’étaient, ce jour-là, vêtues en nymphes pour la divertir.

Elle demanda où était Abricotine. Les nymphes répondirent qu’elles l’avaient cherchée inutilement. Lutin prit un petit ton de voix de perroquet (car il y en avait plusieurs dans la chambre) et dit :

— Abricotine viendra bientôt ; elle aurait été enlevée sans un jeune prince qu’elle a rencontré.

La princesse fut surprise, car le perroquet avait répondu très-juste.

— Vous êtes bien joli, petit perroquet, dit-elle, mais vous avez l’air de vous tromper, et Abricotine vous fouettera.

— Je ne serai pas fouetté, reprit le perroquet-lutin ; elle vous dira l’envie qu’avait cet étranger de venir dans votre palais, pour détruire dans votre esprit les fausses