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LE PRINCE LUTIN

idées que vous avez contre ses semblables.

— En vérité, perroquet, s’écria la princesse, c’est dommage que vous ne soyez pas tous les jours aussi aimable, je vous aimerais beaucoup.

Dans ce moment Abricotine entra, et se jetant aux pieds de sa maîtresse, elle lui apprit son aventure et lui fit le portrait du prince avec des couleurs fort avantageuses. La princesse lui demanda si elle ne savait pas son nom, son Pays, sa naissance, d’où il venait, où il allait. Lutin continua de parler comme s’il eût été perroquet :

— Abricotine est une ingrate, dit-il, ce pauvre étranger mourra de chagrin sil n’entre pas dans ce palais.

— Eh bien, perroquet, qu’il en meure, dit la princesse.

La princesse passa dans un salon de marbre où l’on servait un souper somptueux. Il y avait de tous côtés des volières