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Page:Aurel - Le nouvel art d'aimer, 1941.djvu/110

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LE NOUVEL ART D’AIMER

Toi, jeune femme, pense aussi à être celle qui s’est levée pour louanger son mari. Il aime tant notre suffrage ! Nous ne le formulons jamais assez.

— De quoi, dit l’innocente, le louerai-je le plus ? Moi. — « Mais de t’avoir dit ce matin : « Avec toi, j’aime ce que je fais, ce que nous ferons l’un de l’autre. » Il était beau, tranquille, ses vingt-cinq ans étaient graves. Il te riait l’instant d’après dans le visage comme un enfant petit. Tandis que ses camarades claquent l’argent des parents à faire le singe, il fait lui l’homme, le père. Votre enfant est venu à l’heure. Comme il est votre passion, on a toujours assez d’argent pour sa passion. Quand on demande à ton mari s’il veut d’autres petits, il répond : « Mais de quel droit appauvrirais-je mon poème ? Nous sommes curieux, nous voulons voir, ma femme et moi ce que l’amour nous veut. Nous sommes gourmands, nous voulons tout. Nous attendons. Nous sommes prêts, soumis à ce que veut l’amour. »

Fête ici ton mari, Monique. Et nous,
remercions-le. Le mariage jeune est la force du matin.


Nous les assistants de la dernière heure,
obéissons modestes à celui de nous qui va mourir.

Ne faisons pas la belle âme en écartant le prêtre pour ne pas donner au mourant conscience de sa fin.

Ne refusons pas le papier, la plume à l’agonisant qui veut assurer notre sort : nous le torturerions.

Dociles, nous le fatiguons moins qu’en voulant faire mieux. Lui seul sait.

Respect.