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Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/249

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DES PRINC. ET DES ORIGIN.

Mais on ne doit pas craindre pour cela que les corps ne puissent plus se mouvoir, que l’univers ne tombe dans une sorte d’engourdissement, et qu’on ne puisse expliquer cette variété qu’on observe dans la nature ; nous ferons voir le contraire ci-après. Que la matière première soit revêtue de quelque forme, c’est ce que fait entendre cette fiction même que nous expliquons ; car Cupidon y est personifié et caractérisé : de manière cependant qu’il a été un temps où la matière, prise en totalité, étoit encore informe et confuse, le chaos étant destitué de toute forme ; au lieu que Cupidon en a une : toutes assertions conformes au texte des saintes Écritures ; car il n’y est pas dit qu’au commencement Dieu créa l’hymen (le principe d’union, ou la force attractive), mais le ciel et la terre.

On trouve même, dans les livres saints, quelque description de l’état où étoit l’univers avant les ouvrages des six jours ; on y voit une mention formelle et dis-