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Page:Banville - Dans la fournaise, 1892.djvu/103

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Toutes les têtes resplendissent,
Et les jeunes héros des cercles élégants
De si bon cœur sur vos pas applaudissent
Que ces galants sportsmen en font craquer leurs gants.
Je veux imiter leur délire
Dans mes hymnes, rois de la lyre.
Je saurai vous louer encor ;
Toi surtout, Claudia superbe, dont le torse
Cambré sous les écailles d’or,
Nous apparaît, brillant de jeunesse et de force.

Telle Athènè dans sa cuirasse
Jaillit comme un éclair au haut du ciel serein,
Lorsqu’Héphaistos, père de notre race,
Fendit le front de Zeus de sa hache d’airain.
L’or enflammait de sa caresse
Le sein de la jeune déesse.
Ainsi, buveuse de nectar,
Ayant le fier courroux des combats dans ton âme,
Tu passes, debout sur ton char,
Dans ce corset brillant comme une mer de flamme.