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Page:Barbier - Les Contes d'Hoffmann, 1881.djvu/64

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Scène II

CRESPEL, ANTONIA.
CRESPEL, entrant brusquement.

Malheureuse enfant, tu m’avais promis de ne plus chanter !… Je crois toujours entendre la voix de ta mère et cela me brise le cœur. Si tu m’aimes ! ne chante plus jamais, jamais !…

ANTONIA.

Qu’exigez-vous de moi ?… Ma mère !… la plus grande cantatrice de l’Allemagne !… Ah ! ce sont tous mes rêves que vous brisez.

CRESPEL.

Je suis un égoïste, c’est vrai ! mais… c’est plus fort que moi, depuis que j’ai perdu ta mère, je ne peux plus entendre chanter une note. (Prenant un violon.) Voyons ! il faut te distraire ! veux-tu démonter un violon ? (Antonia ne répond pas.) A quoi pense-tu ? Ah ! toujours à cet Hoffmann, n’est-ce pas ? Les jeunes gens aiment vite et ils oublient de même !

ANTONIA.

Non !… il était absent lorsque vous avez quitté brusquement la maison pour me conduire à Munich. Qui sait s’il a vu nos lettres ? Je ne puis comprendre son silence, mais je suis sûre qu’il ne m’a pas oubliée.

Elle fait quelques pas pour sortir.

CRESPEL.

Tu me quittes ?

ANTONIA.

Je vais démonter ce violon.