Aller au contenu

Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/133

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
128
SIMILIA SIMILIBUS

affairée et riante de jour d’été. Tant que le soleil fut assez haut pour chauffer à blanc la moitié des rues, l’affluence des piétons se portait naturellement du côté de l’ombre.

Le commerce ne souffrait pas encore trop du régime militaire, car ce jour-là on pouvait voir un peu partout, comme à l’ordinaire, les petits commissionnaires se faufiler à travers la foule, distribuant de droite à gauche ou jetant aux portes les feuillets imprimés dont leurs bras étaient chargés. Si les mouchards du Kaiser, faisant leur ronde par la ville comme la veille, avaient eu réellement le bon Dieu de leur côté comme l’affirmait leur orgueilleuse devise, ils auraient eu assez de nez pour filer quelques-uns de ces messagers au pied léger.

Non pas que la circulaire volante que ceux-ci prodiguaient avec tant de largesse fût en soi fort compromettante. Ce qui tirait l’œil tout d’abord, c’était en très grosses lettres le nom et l’adresse d’un grand magasin à rayons célèbre pour ses « occasions ».

En tête des « réductions inouïes » que promettait cet affriolant prospectus, figuraient des