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Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/176

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Respectons la propriété littéraire. Le véritable parrain de ces jeunes Faucheurs, celui qui avait puisé dans ses souvenirs historiques l’inspiration de ce pittoresque cri de guerre, et qui se voyait déjà dans le rôle d’un Kosciusko ou d’un La Rochejacquelein à la tête d’un parti de héros paysans, était l’un de ces personnages dépareillés, pour ne pas dire types à part, qui ne passent peut-être qu’une fois tous les cent ans sur la terre. Celui-ci mérite que nous nous arrêtions un instant, en attendant que ses Faucheurs de la Mort croisent le fer avec les spadassins qu’ils guettent là-bas au coin d’une route.

Droit comme un I, fier comme un hidalgo, toujours soigneusement sanglé et boutonné presque jusqu’au cou dans son invariable frac noir dont les basques flottent mollement sur un pantalon à la hussarde, la gorge serrée dans une de ses larges cravates auxquelles il tient comme à sa barbiche à la Napoléon iii, il est le portrait vivant du soldat du Second Empire.

En effet, le bouton cerclé de rouge qui orne le revers de son habit, la médaille militaire qu’il ne