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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 3.djvu/157

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1622. octobre.

cette difficulté que le roy vouloit retenir garnison a Montpelier, et que ceux du corps de la ville ne vouloint consentir sinon qu’elle y demeurat autant que le roy y demeureroit, et n’osoint mesmes proposer au peuple rien davantage sinon que la seule garde ordinaire du roy y entreroit quand et luy. En fin il fut dit que le roy la laisseroit libre en s’en allant ; mais Mr de Rohan dit au roy que quand il n’observeroit pas cet article, bien qu’il fut couché dans le traitté de paix, que pour cela les huguenots ne reprendroit pas les armes.

Il ne se passa rien de particulier le vendredy, samedy, ny dimanche.

Le lundy 17me Mr de Rohan rentra dans Montpelier.

Le mardy 18me fut employé en allées et venues jusques au soir, que l’on rapporta au roy la ratification de ceux de Montpelier, et Mr de Rohan vint voir le roy.

Le mercredy 19me les desputés se vindrent mettre a genoux devant le roy, au nom desquels Mr de Calonges parla ; et ayans demandé pardon de leur rebellion passée, rendirent graces au roy de celle qu’il leur faisoit de leur donner la paix avec la continuation de leurs edits[1]. En suitte les consuls de la ville de Montpelier en firent de mesme. Puis le roy commanda a monsieur le connestable de prendre possession de la ville, ce qu’il fit en ordonnant a Mr de Crequy et a moy d’y aller establir les regimens des gardes, françois et suisses : ce que nous executames avec tel ordre qu’il

  1. On peut lire dans les mémoires du duc de Rohan les principaux articles de cette paix, dont l’édit fut signé ce même jour 19 octobre, et enregistré au parlement le 22 novembre suivant.