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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 3.djvu/392

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journal de ma vie.

pour les faire parler. Madame de Verderonne tante de Puilorens[1] affectionnée a madame de Longueville[2], madame de Moret, et mademoyselle de Vittry[3], montrerent sy avant de piquer la reine par cet embarquement qu’elle escrivit a Mr de Mantoue pour faire venir sa fille pres de luy ; et il avoit lors tellement besoin des bonnes graces de la reine pour s’installer en son nouvel estat qu’il fit a l’heure mesme envoyer querir sa fille ; dont Monsieur fut piqué, et envoya Mr le Coygneux pres du roy pour le supplier de la faire arrester en France, ce qu’il obtint par le moyen de monsieur le cardinal, dont la reine mere fut fort touchée[4].

Le mardy 18me je m’occupay a mon ordinaire a mes travaux.

Le mercredy 19me la compagnie nouvelle adjoutée au regiment de la garde suisse en faveur du colonel Salis[5], arriva, et le roy la voulut voir. Je fus pour

  1. Louise Pot, fille de Guillaume Pot, seigneur de Rhodes, et de Jacqueline de la Chàtre, et seconde femme de Claude de l’Aubespine, seigneur de Verderonne, était sœur de la mère de Puylaurens.
  2. Il s’agit ici de la mère, et non de la femme du duc de Longueville alors vivant. Madame de Longueville était sœur du nouveau duc de Mantoue.
  3. Georgette de l’Hospital, fille de François de l’Hospital, seigneur de Vitry, et d’Anne de la Châtre, était tante du maréchal de Vitry, et cousine de madame de Verderonne. Elle mourut au mois d’août 1633, sans avoir été mariée.
  4. S’il faut en croire les Mémoires de feu Mr le duc d’Orléans, l’amour de Monsieur pour la princesse Marie de Gonzague et le mécontentement de la reine n’étaient qu’un jeu joué pour persuader au roi et au cardinal de Richelieu que la mère et le fils étaient en désaccord.
  5. Ulysse de Salis, second fils du colonel Hercule de Salis, fut