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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 4.djvu/137

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journal de ma vie.

me donna encores une heure de sanglier de sa chasse, me promit qu'a Compiegne il me feroit un don pour raccommoder mes affaires incommodées des extremes despenses que j'avois faites l’année precedente en Savoye.

Le dimanche 16me de fevrier nous primes congé [des reines ; car le roy m’avoit permis de passer le caresme prenant a Paris : je fus en suitte prendre congé][1] de madame la princesse de Conty, quy est la derniere fois que je l’ay veue ; lesquelles partirent le lendemain lundy 17me de fevrier pour s’acheminer a Compiegne, ou elle[2] fut sollicitée par le roy de s’accommoder avec monsieur le cardinal ; mais comme elle est tres entiere et opiniatre et que la playe estoit encores recente, elle n’y peut estre portée.

Le dimanche 23me fevrier je disnay cheux Mr le mareschal de Crequy, et de là m’en allant a la Place Royale cheux Mr de Saint Luc, je m’accrochay avec le chariot quy portoit dans la Bastille le lit de l'abbé de Foix quy y avoit esté mené prisonnier le matin[3], ce quy me fit sçavoir sa prise.

Sur le soir j’attendois l'heure d’aller a la comedie cheux Mr de Saint Geran quy la donnoit ce soir là, et le bal en suitte, quand Mr d’Espernon m’envoya prier de venir jusques cheux madame de Choisy[4], ou il

  1. Inédit.
  2. Elle, la reine-mère.
  3. « L'abbé de Foix, dit le cardinal de Richelieu dans ses mémoires, faisoit métier d’être dans toutes les intrigues de la cour. »
  4. Renée de Beauvau, fille de Jacques de Beauvau, baron de Rivau, et de Françoise le Picart, avait épousé Charles de l'Hôpital, marquis de Choisy.