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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 4.djvu/272

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1638. juin.

de l’autre de ces abbaïes ; dont la congregation des ordres a Romme se formalisa sur les plaintes que les abbés despendans desdittes abbaïes (quy sont en plus grand nombre estrangeres que françoises), en firent, quy remontrerent qu’ils ne refusoint pas d’obeir et de defferer a ces chefs d’ordre françois, pourveu qu’ils fussent legitimement esleus, et qu’ils eussent des moines pour abbés suyvant l’institution, mais non qu’elles fussent domaine[1] d’un seul homme, comme elles s’y en alloint estre, et qu’elles demandoint (en cas que cela fut), qu’ils peussent eslire des generaux de leurs ordres aux autres royaumes ou il y avoit des monasteres : ce que le pape jugeant estre de perilleuse consequence, ne voulut admettre monsieur le cardinal a ces deux abbaïes ; dont il se piqua. Toutes ces raysons convierent le roy a faire un arrest du conseil par lequel deffenses estoint faites d’aller plus a Romme pour y chercher les expeditions, ny d’y envoyer plus d’argent. Cet arrest fut en suitte mis es mains des gens du roy, quy, apres y avoir mis leurs conclusions conformes, le porterent a la court de parlement pour le verifier, ce quy eut esté unanimement fait (car ceux quy sont affidés eussent suyvy l’intention du conseil, et les autres l’eussent verifié affin de brouiller davantage les cartes) ; mais il se rencontra que c’estoit un arrest, et non une ordonnance, ou un esdit, quy sont les choses que l’on verifie en parlement, lequel fit response qu’il n’avoit point accoustumé de verifier les arrets du conseil, mais d’y acquiescer, et que, sy on leur envoyoit une ordonnance, ils procederoint a la

  1. Il y avait aux précédentes éditions : qu’ils fussent émanés.