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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 4.djvu/347

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journal de ma vie.

mandé que ce n’estoit rien et que les ennemis, ayans vainement tenté l’attaque des lignes, en avoint esté repoussés et se retiroint sur la main gauche, quy estoit vers l’avenue du convoy, il retourna en pareille diligence audit convoy. Les ennemis lors continuerent leur attaque, ou ils repousserent plusieurs de nos trouppes. Mrs de Vandosme[1] firent ce jour là des merveilles, estans toujours a la mercy de mille coups parmy les ennemis, tuans tout ce qu’ils rencontroint, et animans nos gens l’espace de quattre heures que l’attaque dura, en laquelle Mr le mareschal de Chastillon fit ce qu’humainement se pouvoit faire, et eut un cheval tué sous luy. Mais en fin le convoy estant arrivé au Camp sans rencontre, avec l’armée de Mr du Hallier et celle qu’avoit rammenée Mr de la Melleraye, la partie ne fut plus tenable aux ennemis quy quitterent volontairement le fort de Ransau, et se retirerent en bel ordre, voyans arriver les regiments de Champaigne et Navarre en bel ordre vers eux pour les en chasser. Allors on pressa les ennemis de sorte qu’une mine que l’on fit jouer en l’attaque de La Melleraye ouvrit plus de soissante pas de bresche, ce quy fit capituler les ennemis qu’ils rendroint la place au roy s’ils n’estoint secourus dans le 8me du mois. Les ennemis ne manquerent de se presenter encores pour faire quelque effort : mais ayant trouvé la chose impos-

  1. Louis de Vendôme, duc de Mercœur, depuis duc de Vendôme, fils aîné de César, duc de Vendôme, et de Françoise de Lorraine, duchesse de Mercœur, né en 1612, marié en 1651 à Laure Mancini, veuf en 1657, cardinal en 1667, mort le 6 août 1669. — François de Vendôme, duc de Beaufort, son frère, né en janvier 1616, tué à la défense de Candie en 1669.