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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/291

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Et puis, je trouverai l’inspipation sans préparer de laïus ! J’ai l’habitude de la parole en public.

ALLARD.

On croit ça… Eh bien oui ! vous verrez dans quelques minutes, comme nous bafouillerons… Tenez, moi, je suis très fixé sur ce que j’ai à dire… Le tout c’est d’en avoir le courage… (Il parle au fauteuil.) « Ma chère Honorine, vous avez cinquante ans, vous êtes définitivement au rancart. » Ce n’est pas ce que je lui dirai, mais c’est le sens. (On proteste.) Laissez-moi continuer… « Vous êtes un danger permanent pour votre fille !…. et pour tous ceux que vous aimez. Nous sommes tous à la merci du gigolo. »

MADAME DE CHEVRIGNY, (moitié riant, moitié offusquée.)

Voyons, Monsieur, Monsieur !

ALLARD, (parlant au fauteuil vide.)

« Nous ne voulons pas non plus d’un mari décavé, Honorine ! Ne bougez pas de ce fauteuil où mes arguments vous clouent… vous avez cinquante ans, mettez-vous bien ça dans la tête…

(Honorine entre par le fond.)
HONORINE.

Que de monde, que de monde ! Mais Henriette donnait donc un thé en mon absence ?… B’jour, les mimis…

DARNIS.

Nous n’avons même fait qu’entrevoir Henriette… Elle était pressée… Elle nous a offert du thé à l’improviste.

HONORINE.

Alors, vous m’attendiez comme des petits