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Page:Bauclas - Le Mort s’est trompé d’étage, 1946.pdf/33

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le mort s’est trompé d’étage

LE MORT S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE Et elle ne l’a pas reconnu ? Elle a paru fort émue, mais elle m’a assuré ne pas le connaître. Curieux qu’elle ne m’en ait pas parlé hier = — soir ! Ce n’était pas un spectacle agréable à évo- quer. Mais, madame, pardonnez-moi d’en revenir à mes questions. Pendant combien de temps Mara- von a-t-il été à votre service ? 1 31 — Plus de sept ans. Il en avait trente ou trente et un quand il est entré, il devait en avoir trente- neuf à présent. C’est bien à peu près l’âge que le médecin attribue au défunt : une quarantaine d’années. Il n’était pas marié ? Non, et je ne sais rien de sa famille. Il nous avait été envoyé par un bureau de placement. Ses certificats étaient très élogieux, et, de fait, son service était parfait ; il était travailleur, adroit, intelli- gent, et pourtant il ne m’était pas sympathique. Il avait une façon insupportable de se trouver là où il n’avait que faire. On se croyait seul, et tout à coup on le voyait à côté de soi, venu sans aucun bruit. Il écoutait aux portes. Surpris, il avait tou- jours une excellente excuse. Peut-être fais-je tort, à sa mémoire, car il avait du bon : il s’est montré extrêmement dévoué quand mon mari est mort, bien qu’il fût lui-même encore très souffrant. Ah ! et de quoi ? D’une violente intoxication alimentaire. A le croire empoisonné. Le médecin n’y avait rien compris. Mais il avait une constitution de fer, il s’en est tiré. Mon mari voulait le soigner, il s’y est refusé. - 7 -