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le mort s’est trompé d’étage

32 LE MORT S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE Le comte d’Armancé était médecin ? Non, mais il était chimiste et s’y connaissait admirablement en toxicologie. Il a fait dans ce domaine des travaux remarquables… Dans quelles circonstances est-il mort ? Ah !. la veuve, les larmes montèrent aux yeux de ce fut d’une brutalité incroyable. Victor, qui était à peine remis, avait repris son service la veille. C’était la femme de chambre, ou parfois ma fille qui montaient les plateaux du petit déjeuner, que nous prenions toujours dans nos chambres. Ce matin-là, Victor vint frapper à ma porte et m’annonça tout effaré que son maître avait une syncope. Voulant allumer le feu, il avait frappé. Ne recevant pas de réponse, il avait fini par ouvrir doucement et avait trouvé le comte comme je le vis moi-même, renversé dans son fauteuil devant un guéridon sur lequel était servi le petit déjeuner : il y avait à peine touché. Mais il y avait touché ? fit vivement le policier. Il avait bu un peu de chocolat, mordu dans une tartine de confiture… Quelle confiture ? Confiture d’abricots. Il songea à ces amandes tirées des noyaux qu’on met en général dans cette confiture : quel véhicule idéal pour masquer l’odeur de l’acide prussique, qui eût aussitôt alerté un chimiste averti ! - - Et l’on n’a pas fait analyser les restes ? Elle ouvrit de grands yeux. Pourquoi ? Ce n’était pas de la confiture de conserve qui aurait pu s’altérer dans une boîte mal fermée. Elle avait été faite et mise en pots par notre cuisinère.