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le mort s’est trompé d’étage

38 LE MORT S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE temps de l’accompagner dans les dancings, les thés. - >) — — Elle a eu des amants, disait-il, et puis après ? Elle était trop faible et trop tendre pour résister, mais elle m’aimait bien, je l’avais avec moi, elle était ma joie, mon amour. J’aurais tout pardonné. Ah ! pourquoi n’a-t-elle pas eu confiance en moi ? Ce Victor est venu, qui a tout de suite compris la situation. Il a intercepté des lettres elle était si peu méfiante. Il a exigé de l’argent et elle n’a rien osé me dire. Elle craignait ma colère. En six se- maines, il s’est fait donner 200 000 francs. Quel imbécile ! moi je lui aurais donné un million pour qu’il la laisse tranquille ! » » Il leva ses grandes mains pâles tachées de son. >> — Et un jour ce fut la catastrophe. Un des petits amis prit au baccara la forte culotte, et, n’osant l’avouer à sa famille, vint implorer ma chérie. Elle me demanda cette somme, cent vingt mille francs, je crois, « pour son couturier ». Je la lui donnai en la taquinant, car j’avais réglé une grosse note quelques jours plus tôt. Et c’est le moment que ce crétin de Victor choisit pour revenir à la charge. Elle fut terrifiée, elle se figura que j’allais tout apprendre. Se rendant compte aussi qu’elle ne serait jamais débarrassée de cette sangsue, affolée, désespérée, elle s’est.jetée du haut des combles. - » Ah ! monsieur, quand je suis arrivé et que j’ai vu sa pauvre petite tête brisée, pleine de poussière et de sang, j’ai cru perdre la raison. Elle m’avait laissé une longue, une lamentable lettre. J’ai cher- ché ce Victor, pour l’écraser comme une bête puante, mais le drôle s’était méfié. A la première