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Page:Baumal - Le Féminisme au temps de Molière, 1926.pdf/39

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LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

La famille de cet Évandre était en rivalité avec celle d’Eulalie. Le père de cette dernière, avant qu’elle naquît, n’avait que des fils, et il s’en réjouissait, parce que le « sexe de ses enfants les obligeait à épouser l’intérêt de sa maison », et un si beau nombre de mâles « pouvait soutenir son nom et son intérêt au gré de sa haine ».

La naissance d’une fille fut accueillie avec dépit par le vindicatif gentilhomme ; autour de lui, au contraire, on se félicita « de voir une fille qui pouvait, par la douceur d’une alliance, calmer la fougue de tant de haine et réunir deux maisons

    Et que, sans lui, le reste est une triste affaire.
    Valère, je crois bien, n’est pas de toi chéri ;
    Mais, s’il ne l’est amant, il le sera mari.
    Plus que l’on ne le croit ce nom d’époux engage,
    Et l’amour est souvent un fruit du mariage.
    Mais suis-je pas bien fat de vouloir raisonner
    Où de droit absolu j’ai pouvoir d’ordonner ?

    On pourrait considérer combien cette scène i du Cocu tranche, par son ton de haute comédie, avec le reste de la farce.