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Page:Bergerat - Les Cuirassiers de Reichshoffen, 1870.djvu/9

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Les turcos, fiers chasseurs aux lions familiers,
Comme on flaire le fauve aux senteurs des halliers,
Dépistaient les canons au fumet de la poudre,
Et rampants, ramassés dans l’ombre, sabre aux dents,
Ils s’accrochaient d’un bond à leurs affûts grondants
Et, corps à corps, luttaient avec la foudre.

Par des feux inconnus les chênes foudroyés
Tordaient d’horreur leurs bras dépouillés et broyés
Et s’effondraient au sein de ce cratère ;
Et leurs rameaux, voilant ce spectacle de sang,
Semblaient vouloir cacher au soleil tout-puissant
L’œuvre de mort que réclamait la terre.

Dans ces débris fumants se frayant un chemin,
Si serrés qu’on eût dit qu’ils se tenaient la main,
Ceux de la ligne allaient… Ah ! je pleure et je prie
Et je tombe à genoux, ô peuple, devant toi,
Toi qui marches, martyr d’une sublime foi,
À ta semelle emportant la Patrie.