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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/141

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l’ingrat Federic, mais il n’y avoit pas de moyen ; il eſtoit le plus qu’il pouvoit avec la Princeſſe de Mantoüe, & plus qu’il ne vouloit avec la Reine, qui tâchant de ne point faire d’éclat, ſe ſervoit des meſmes raffinemens qu’il avoit eus à l’égard d’Amaldée, & luy voloit des momens qu’il deſtinoit à la Princeſſe de Mantoüe, & qui eſtoient ſon pis aller à luy-même. Par ce moyen la Reine partageoit ſes aſſiduitez, ou plutoſt elle les luy rendoit, ou ſe les faiſoit rendre malgré luy. Il n’avoit qu’une complaiſance forcée pour elle ; rien ne le portoit à en avoir que la ſeule conſideration de ſon rang ; ainſi ſes empreſſemens n’ayant pas le meſme motif qui le faiſoit agir pour la Princeſſe de Mantoüe, avoient une notable difference. Federic avoit quatre Maiſtreſſes en même temps ; il eſtoit l’Amant de ſa rivale, & le rival de ſon Amant, & ſoutenoit particulierement ces deux derniers caracteres avec éclat. Comme Amaldée auroit veu ſans chagrin la paſſion de ſa Maiſtreſſe ſi ſon amy ne luy avoit pas marqué une tendreſſe reciproque, il negligeoit fort de ſe plaindre d’elle, ſouvent il ne luy