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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/176

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les avoient reſſenty ſi mal à propos ſe diſſipant tout d’un coup, elles ſe trouverent dans une letargie auprés de laquelle toutes leurs allarmes leur avoient paru douces. Cependant on viſita la bleſſure de la Princeſſe de Sicile, & l’on trouva qu’elle n’eſtoit point mortelle, on en porta la nouvelle au Roy qui la reçeut comme la gueriſon de tous ſes maux. La Reine ne luy donnoit plus d’ombrage, rien ne l’empeſchoit de joindre la Couronne de Sicile à la ſienne, & trouvant ſon honneur à couvert & ſon ambition ſatisfaite, il apprit avec plaiſir une choſe qui étoit ſi neceſſaire pour ſon repos, & pour celuy de ſes peuples. Il chercha la Reine pour luy faire excuſe de ſon emportement, & voulut bien croire que ce n’eſtoit qu’à la Princeſſe de Sicile qu’on avoit donné le rendez-vous, puiſque ce n’eſtoit effectivement qu’à elle. La Reine étoit ſi confuſe de tant de changemens, qu’elle ne ſçavoit que répondre, elle craignoit que ce ne fuſt une ſurpriſe que le Roy luy voulut faire, & l’auroit peut-eſtre ſouhaitté ; rien ne luy,