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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/181

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ces vers que ſa ſœur avoit faits pour Federic, dans le temps qu’elle croyoit eſtre ſure de ſon cœur.

Ah ! que le plaiſir eſt extréme,
Entre deux cœurs qu’aſſemble un doux lieu,
Quand chacun de ſa part voit dans l’objet qu’il aime
Le méme feu qu’il ſentit naiſtre au ſien.
Que de tendres tranſports, que de delicateſſe !
Que de redoublemens d’une vive tendreſſe !
Et qu’enfin deux cœurs amoureux,
Quand ils le ſçavent ſont heureux.

Elle rougit d’un reſte de dépit, mais comme ſa tendreſſe avoit changé d’objet, elle en fit l’application au Prince Leon qui ſe jetta à ſes pieds pour l’en remercier. Amaldée étoit de plus en plus charmé de ſa belle Princeſſe, qu’il épouſa bien-toſt aprés ſous le nom de Conſtance Reine de Sicile, Menfroy eſtant mort quelque temps aprés. Ces quatre Amans vé-