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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/34

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ma ſœur, luy dit Amaldée, que vous étes ardente à prendre une querelle, dont la vengeance ne vous doit pas étre reſervée, & qu’aparamment vôtre cœur ſe deffendroit mal contre l’ennemy que vos jeux veulent attaquer ? Je l’avouë, repartit la Princeſſe, emportée par ſa paſſion, Federic me paroiſt aimable, & s’il étoit ſenſible… Ah ! c’en eſt trop, interrompit Amaldée, ſortons des mains & des Etats d’un Prince dont le merite eſt fatal à la liberté d’une Princeſſe, qui doit commander ailleurs. Il n’eſt plus temps d’y ſonger, luy dit-elle toute en larmes, je ne ſuis plus la maiſtreſſe de mon cœur, & toute la grace que je vous demande, c’eſt d’empeſcher que je ne devienne Princeſſe de Barcelonne. Ah ! ma ſœur, luy dit-il, voſtre raiſon eſt endormie, quand vous devez ſonger à vous deffendre ; il en eſt encore temps, les premiers mouvemens ſont plus aiſez à combattre, la ſuite peut aſſeurer vôtre reſiſtance, contentez-vous du plaiſir de voir le pouvoir de vos charmes, & ne les employez point contre vous. C’étoit le conſeil d’un Prince peu experimenté en amour. Mais on ne