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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/60

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entretient & charme les penſées amoureuſes, elle en fit pour ſe ſoulager en les écrivant. C’eſtoit une Elegie, qui cauſa encore bien des deſordres. La Princeſſe de Majorque commençoit à ſortir de ſa chambre, & Federic qui par la conformité de leur deſtin, & par la reſſemblance qu’elle avoit avec Amaldée avoit beaucoup de complaiſance pour elle, l’accompagnoit ce jour là ; aprés une converſation aſſez touchante ; Camille qui voyoit ce Prince avoir des manieres aſſez tendres, commença à ſe conſoler auprés de luy de la perte d’Ardalin, ſi bien qu’après avoir rêvé quelques momens, elle luy demanda ſes tablettes pour y écrire ce quatrain, qu’elle venoit de faire.

Mon cœur vient de cauſer une diſgrace extréme,
Et ne balance point à ſe laiſſer charmer,
Qu’on oublie aiſément aupres de ce qu’on aime,
Celuy que l’on ne ſçeut aimer.

C’eſtoit un peu inſulter à la memoire d’Ardalin, mais les ſentimens les moins