Aller au contenu

Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/61

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

raiſonnables ſont d’un plus grand merite en amour, Federic y répondit ſur le champ par ces quatre vers dont l’équivoque ne manqua pas d’eſtre pris par Camille, comme il l’avoit bien preveu.

Vous ſoupirez, helas ! mais ma peine eſt extréme,
Mon cœur veut plus pour ſe charmer,
En vous je vois les yeux les traits de ce que j’aime,
Mais eſt ce aſſez pour qui ſçait bien aimer ?

La Princeſſe ſourit à cette reponſe, & en parut tres-contente, mais Federic tirant ſes tablettes de ſa poche, entraîna un papier qui tomba & qui fut auſſi-tôt relevé doucement par la curieuſe Camille ; elle fut encore avec luy quelques momens qui ne ſemblerent que trop longs à ſon impatience, de ſorte qu’elle le quitta adroittement pour aller lire dans ſa chambre le papier qu’elle avoit ramaſſé. Jugez de ce qu’elle penſa en voyant cette Elegie.