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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/64

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N’attens pas deſormais que ta rigueur l’en chaſſe.
En vain tu luy veux rendre & le calme & la paix,
Puis que tu l’as quitté quitte-la pour jamais ;
Ie te quitte à mon tour tu n’es plus la maîtreſſe,
I’écoute les conſeils de ma ſeule tendreſſe,
Ie ſuis le doux penchant dont je me ſens charmer,
Plaiſe au Ciel en aimant que je faſſe aimer !
Mais helas ! il faudroit declarer mon martyre,
Ie ne crains plus d’aimer & je crains de le dire,
Ie ſoupire & je tremble à faire un tel adveu,
Ma langue eſt trop timide, & mon cœur l’eſt trop peu.
Viens m’enhardir, amour, qui m’as rendu ſi tendre,
Pour moy prés d’A… oſes tout entreprendre,
Et que ſon cœur exempt de trouble & de ſoucy,
En aprenant le mien en puiſſe prendre auſſi.

Le dépit s’empara de ſon ame à cette lecture, & regardant ce Federic qui