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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/76

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oſter l’impreſſion de ce qui pouvoit le prevenir contre elle, & nuire à ce qu’il ſçauroit peuteſtre un jour de l’état de ſon ame, demeurant ferme dans ce deſſein, elle goûta un peu de repos, & leut le billet qu’on luy apporta de la part de Camille, il eſtoit conçeu en ces termes.

AU
PRINCE
DE
SICILE.

Il eſt bien difficile de garder ſon reſſentiment quand on a perdu ſon cœur, & puis qu’il vous a cedé, peut-il avoir des mouvemens qui vous ſoient contraires ? Il m’est cependant bien honteux de n’avoir ſçeu reſiſter à voſtre fauße tendreſſe, & de reſiſter à vos vrais mépris. Ie devois au moins leur donner le même deſtin ; mais helas ! l’ay-je pû ? Il m’est beaucoup plus aiſé d’estre inſenſible à voſtre ingratitude, qu’à tout ce qui me parle pour vous malgré elle, aimez-moy, ne m’aimez pas, vous eſtes en