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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/77

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eſtat de le faire, ſans me faire changer de ſentimens, en abuſerez-vous ? & laiſſerez-vous aimer ſeule une Princeſſe qu’il vous ſeroit aſſez deux d’aimer reciproquement ? Ie veux m’en expliquer avec vous, je vous prie de vous trouver dans la grande allée du Rondeau.

Camille n’avoit pas crû que ſa lettre dût étre ſi tendre, mais dés qu’on écrit à ſon Amant, c’eſt l’amour qui conduit la plume, & l’on ne ſçauroit s’oppoſer à la rapidité avec laquelle il peint ce qu’il ſçait mettre dans le cœur. Federic faiſoit quelques reflexions ſur ce billet, quand on luy en apporta un autre, & celuy qui le donna diſparut en même temps, ſans en attendre la réponſe, ce billet étoit de l’Amirale, & il y trouva ces paroles.

AU
PRINCE
FEDERIC.

Pourquoy vous obſtinez-vous à cacher ce que les autres Amans s’empreſſent à fai-