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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/85

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ne doutant point que ce ne fuſt d’elle dont il parloit, que ces obſcuritez me ſont douces ! aprés avoir crû voir mon malheur ſi clairement, laiſſez moy mon erreur ſi vous ne pouvez m’én tirer qu’aux dépens de cette tendreſſe qui m’eſt ſi chere. Aprés cela elle accorda bien-toſt à demeurer en Sicile, craignant avec juſte raiſon la colere de Berranger, qui avoit appris avec indignation le penchant qu’elle avoit pour le Prince de Sicile ; mais ce n’eſtoit pas aſſez, Federic n’avoit encore rien dit pour luy ; en le ſalüant il regarda Amaldée aſſez tendrement, & vous Prince, luy dit-il, croirez-vous encore que je vous hay ? je ne ſçay, luy dit Amaldée aſſez tendrement auſſi, tout ce que je vous puis dire, c’eſt que mon regret eſt extréme de vous quitter dans le temps que vous voulez bien m’en deſabuſer, ils ne s’en dirent point d’avantage, leurs larmes couloient reciproquement, & ſans doute le Prince de Majorque ſentoit ce je ne ſçay quoy, que Federic avoit trouvé étrange qu’il n’euſt pas encore reſſenty. Le lendemain il fallut ſaluer le Roy publiquement, toute la