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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/86

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Cour eſtoit aſſemblée, & Menfroy marqua bien toute l’eſtime qu’il faiſoit du Prince de Majorque par toutes les carreſſes qu’il luy fit, & l’embraſſa encore une fois ; & Amaldée s’avançoit pour embraſſer Federic quand il recula de quelques pas ; le Roy qui prit garde à cette action, & qui ne connoiſſoit pas le cœur de ſa fille, luy fit ſigne de ne ſe point découvrir & d’embraſſer le Prince. Alors une grande rougeur luy couvrit le viſage, & le Prince qu’un ſentiment reſpectueux retenoit déja, n’avança qu’en tremblant, & ſi l’on avoit pris garde à cét embarras, ſans doute on en auroit êté ſurpris. Amaldée donc retourna dans les états du Roy ſon pere, avec toute la violence d’un homme qui ſe ſent entraîné d’ailleurs ſans connoiſtre trop ce qui l’entraîne. Il vit le Roy qui le reçeut en fils deſobeïſſant comme il l’avoit bien preveu, & qui s’emporta contre Camille, l’accuſant de trahiſon, il jura de la venir arracher luy-méme des bras du triomphant Federic, helas ! il meritoit peu ce titre, & cedoit au chagrin que luy donnoit l’abſence d’Amaldée. Ce dernier coup luy parut in-