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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/87

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ſupportable ; il tomba malade d’une fiévre lente, qui le mit à couvert des pourſuites d’Yolande & de l’Amirale qui ne pouvoient s’accorder enſemble. Ces deux rivales qui ſe voyoient preſque toûjours, s’étudioient ſans ceſſe, & s’envioient & la joye & le chagrin. Enfin ne ſe pouvant plus ſouffrir, elles ſe ſeparerent. Yolande alla pour ſon repos & pour celuy de ſa belle mere, demeurer chez une de ſes parentes d’où elle envoyoit tous les jours demander des nouvelles de la ſanté du Prince, que la ſeule Camille avoit le Privilege de viſiter. Elle y venoit avec le Roy, qui ſçachant bien qui ſa tendreſſe degenereroit toſt ou tard en amitié, la vouloit déja faire naiſtre entre elles. La Princeſſe ſa fille y contribuoit de ſa part, & voulant chaſſer l’amour de chez elle, n’uſoit déja plus des termes qui luy ſont propres, & ne diſoit rien qui l’en puſt faire reſouvenir. Les mots d’amitié eſtoient ſeuls dans leurs bouche, & Camille qui ne ſe ſoucioit pas que l’amour luy paruſt ſous un nom emprunté, pourveu qu’il fuſt toûjours le méme dans l’ame de Federic, le ſouffroit doucement. La