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Page:Bird - Voyage d’une femme aux Montagnes Rocheuses, 1888.pdf/162

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VOYAGE D′UNE FEMME

empaquetées et montant à califourchon, avec des fourrures sur leurs selles.

La ville me fatiguait, m’étourdissait, et, malgré la bonne hospitalité de Mrs Evans, je fus heureuse lorsque, hier matin, on m’amena Birdie. L’homme qui la conduisait me dit que c’était un petit démon. Elle ne faisait que ruer et l’avait jeté sur le pont. Je découvris qu’il lui avait mis une gourmette ; or, toutes les fois que quelque chose lui déplaît, elle se venge en ruant. Je montai de côté, jusqu’à ce que j’eusse dépassé la ville, assez longtemps pour avoir très-mal au dos, et la douleur ne diminua que quelque temps après avoir changé de position. C’était un beau jour de l’été indien, si chaud que la neige sur le sol semblait une énormité. Je marchai pendant quelque temps dans les plaines, et atteignis graduellement la région qui se déroule à la base des montagnes, où coule une rivière bordée de peupliers. Le long de la route, des maisons de settlers s’élèvent à peu de distance les unes des autres. Je dépassais et rencontrais souvent des chariots, et ramassai un manchon contenant une bourse dans laquelle il y avait cinq cents dollars, que j’eus ensuite le grand plaisir de rendre à sa propriétaire. Je traversai plusieurs fois la voie étroite du singulier petit chemin de fer de Rio-Grande, de sorte que ce fut, en résumé, un voyage très-gai.


Ranch-Plum-Creek, 24 octobre.

Il faut que vous sachiez que, dans un voyage au Colorado, à moins que ce ne soit sur la grande route et dans les grands settlements, il n’y a ni hôtels, ni ta-