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Page:Bird - Voyage d’une femme aux Montagnes Rocheuses, 1888.pdf/49

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AUX MONTAGNES ROCHEUSES

qu’on appelle les Foot-Hills, émergeait de la plaine ; monotones, sans physionomie, excepté là où des cours d’eau nourris par les neiges des régions supérieures les avaient traversées en creusant leur lit. Plus mélancolique que jamais et avouant qu’il s’était égaré, mon conducteur contourna l’une des plus larges embouchures de ces rivières ; une heure après, les Foot-Hills se trouvaient entre nous et la mer des prairies ; une chaîne plus haute, revêtue de pins de taille moyenne, se révélait derrière les collines. Ces Foot-Hills qui, à l’est, font saillie sur les plaines, ont l’air, à l’ouest, d’avoir été séparées de la chaîne suivante : la rupture abrupte prend la forme de murs et de terrasses de rochers de la couleur la plus brillante. Battus des vents et tachés de minerai, ils éblouissent les yeux, même sous le ciel gris. Le conducteur croyait avoir compris les directions qu’on lui avait données, mais il était stupide, et nous avons fait une fois plusieurs milles inutiles avant d’arriver à une rivière trop rapide et trop profonde pour pouvoir la traverser. Puis aussi nous étions arrêtés par un canyon infranchissable. Il s’effraya pour ses chevaux et déclara qu’aucune somme ne le ferait revenir dans les montagnes avec une intelligence ordinaire, tout aurait été facile.

La solitude devint morne, lorsque, après avoir marché pendant neuf heures et fait au moins quarante-cinq milles sans que les broncos eussent donné signe de fatigue, nous sommes arrivés à un cours d’eau le long duquel nous suivîmes un chemin tracé. Il nous a conduits à une sorte de vallée sur laquelle s’ouvrait un canyon majestueux d’une profondeur de 2 000 pieds.