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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/158

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même banquette, côte-à-côte avec le baronnet ou le duc et pair, sentent leur dignité d’homme et comprennent à toucher du doigt, qu’entre la noblesse et eux, il n’existe pas d’abîme infranchissable. »

Les routes sont en Amérique les moyens les plus inusités, et tandis que chez nous on discute sur le vote des centimes facultatifs, pour en construire quelques lieues de plus, on les abandonne dans le nouveau monde ; elles ne suffisent plus au besoin de rapidité que la civilisation industrielle a imprimé aux Américains. Parallèlement à une route, on construit un canal et deux lignes en fer, et cela ne suffit point encore. C’est que, Messieurs, les chemins appellent les chemins ; les routes ont favorisé le commerce et les produits de l’industrie les ont encombrées. Au reste rien n’a manqué aux Américains ; la nature leur a donné 1200 lieues de côtes admirablement bien découpées, avec des rivières innombrables qui sont autant de portes par les quelles circule l’abondance et la civilisation ; car toutes sont navigables, depuis la source jusqu’à l’embouchure. Le Mississipi a 3000 pieds de large, 450 lieues de long, 40 à 50 pieds de profondeur, et il porte des bateaux mesurant 64000. tonnes à raison de 3 à 5 cents tonneaux chacun ; les moins élevés ont plusieurs étages et sont comparables, pour ceux qui les ont vus, aux bains Vigier qui flottent sur la Seine. L’Hudson, la Delaware, le Potomac, le Connecticut ; le Savanah sont également gigantesques. Les bateaux qu’ils trans-