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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/185

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La loi de 1833, n’accorde aux instituteurs primaires que 250 francs, y compris leur indemnité de logement. À cette faible rétribution il faut ajouter le produit du scolage que l’on peut évaluer à une moyenne de 100 francs. Ils ont donc en tout 350 francs, somme qui ne les élève pas même à la condition des prolétaires des campagnes et des cantonniers de nos routes. Or je le demande : qui peut-on avoir pour ce prix, qui ne représente pas même l’intérêt des avances faites pour leurs études par ces hommes utiles et trop peu appréciés ?

Voici les résultats de cette parcimonie. Le maître d’école est forcé de joindre à ses fonctions celles de chantre et de secrétaire de la mairie ; et il cumule les fonctions sans que son traitement atteigne un chiffre raisonnable.

Dans beaucoup de localités, on vote des centimes facultatifs pour des réjouissances et des fêtes qui reviennent tous les ans, et on lésine un supplément de traitement pour le maître d’école, et on lai refuse un local. On semble repousser cet utile établissement comme une chose infecte, comme un lazaret ; personne ne veut l’avoir chez soi ou dans son voisinage, on refuse de voter des fonds pour en construire un.

Ce n’est pas aux environs des villes, là où la civilisation a pénétré et où l’on comprend les avantages de l’instruction, que ces faits déplorables arrivent ; mais dans nos campagnes du centre, de l’ouest et du midi, c’est-à-dire dans celles qui auraient le plus besoin d’être éclairées.