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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/199

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pent des positions, qui ont de la fortune, foulent souvent à leurs pieds, dans leurs terres, des mines de fer, de cuivre et ne s’en doutent pas. Est-ce qu’ils ont étudié la minéralogie et la géologie ? On ne les enseignait pas au collége, ils ne les connaissent que de nom.

Qu’ont ils donc appris, tous ces jeunes-gens qui peuplaient nos établissements universitaires ? Ils ont étudié l’histoire ancienne dans les textes, ils vous réciteront des pages d’Horace et d’Homère ; mais souvent ils ne sauront rien de l’histoire de leur pays. Beaucoup s’arrêtent à Louis XV, par respect pour les mœurs, et passent de Louis XIV à Louis XVIII, presque sans transition ; si la révolution et l’Empire n’avaient fait quelque bruit on les escamoterait entre deux règnes. D’un côté, l’antiquité, seule connue, ne mène à rien ; de l’autre, des connaissances imparfaites, l’histoire de la littérature mal étudiée, enfantent par milliers des produits informes, un déluge de livres qui naissent pour mourir, quand ils ne sont pas morts avant d’avoir vu le jour. De là des déceptions, des espérances trompées, et pour ressources l’émeute ou le suicide.

Quant au commerce, à l’agriculture, à l’industrie, que trouvent-ils à recruter dans cette foule lettrée, qui ignore jusqu’aux premiers éléments de la comptabilité et qui ne comprend rien aux affaires ? Ils sont obligés de faire des éducations, des écoles, et comme ce n’est pas sans perte de temps et quelquefois de plus encore, qu’on peut transformer un bachelier en manufacturier ou